SALOMON ET LA REINE DE SABA

Poème épique de Claude Ferrandeix évoquant la rencontre entre Salomon et la Reine de Saba. La reine décrit sa capitale Marib en Arabie.


Jusqu’à Jérusalem' venue de l’Arabie"
La reine de Saba" visita Salomon.
Voici par quel discours" elle entretint le roi

«Ô sage souverain" plus admiré' loué
Sur les trois continents" que nul parmi les hommes
Ta renommée parvint" jusqu’à ma capitale.
Nul Moukarrib ici" ne surpasse ta science.
Nul mufti' nul mollah" n'égale ta sagesse
Ni sur toi ne prévaut" par piété' par bonté.

Pour te voir' j’ai quitté" mon humide Marib.
Marib au temple ovale" où trône la Triade.
Marib' ville des puits" des bassins' des citernes
Ville des parcs' bosquets" des jardins et massifs
Qu’imprègne et vivifie" les nuées vaporeuses.
L’onde maîtrisée dort" au fond des réservoirs
S’appuie contre les bras" des barrages et digues
Docilement afflue" par vanne' écluse et bief
Dans les canaux' chenaux" dans les boisseaux' les buses.
Le maqdaf aux parois" de lave perméable
Sécrète la rosée" telle une peau qui sue.
Les cyprins se lovant" frétillent dans les eaux.
Les pouillots s’éployant" voltigent dans les airs.
Clapotis' gargouillis" roucoulis' gazouillis
Se mêlent dans l’azur" en mélodieux refrains.
Dans l’éther s’irradient" les jets et les cascades
Les disques et croissants" dans les vasques se mirent.
Là-bas' les déités" frémillent et fourmillent
Le Dieu-Lune y côtoie" le Soleil' sa parèdre
Lors que leur fils Athar" au firmament scintille.
Les innombrables djinns" hantent les samuras...

Pour te voir j’ai franchi" les périlleuses passes
Les vallées' défilés" de Mablaqa' Schabwa.
Mes endurants chameaux" ont ahané' fourbus
Sur les ergs du Nashan" les dunes du Ma’in
Pour te voir j’ai rejoint" des cités innombrables
Nadjram' Ta’if' Khaybar" Yathrib' Adhrûh' Tabûk...

Voici devant tes pieds" les présents que j’apporte
L’encens cueilli la nuit" sur l’arbre des serpents
Tandis que les endort" le styrax entêtant
La cannelle tirée" du lac au flot saumâtre
Que sillonne l’essaim" des avides vampires
L’odorant cinnamome" au fond des nids caché
Par les cruelles grues" qu’il faut affriander
Le suave lédanon" que l’on peut arracher
Dans la barbe des lynx" ou l’oreille des lions.
Je ne saurais nommer" toutes les pierreries
De ces goussets' coffrets" cassettes et mallettes
Rubis' saphir' onyx' améthyste' agate' ambre...
Tout ce que l’on récolte" en heureuse Arabie
Tout ce que l’on extrait" cultive ou bien élève
Tout ce que l’on crée' peint" cisèle ou bien modèle
Se trouve déposé" pour exaucer tes vœux»

Sur l’amas des joyaux" ne baissant le regard
Salomon répondit" sans trouble ni passion

«Merci pour ces présents" que tu veux m’accorder.
Je te gratifierai" d’un seul don pour ma part
Mais ne vaut-il bien plus" que richesses terrestres
C’est la révélation" d’Yahvé' l’unique Dieu.»

La Saga de l’Univers - Claude Ferrandeix - © Claude fernandez
Dépôt légal électronique BNF - 2013