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Las' triste est mon destin" ma vie de souveraine.
Mon cœur est un brasier" qui meurt en cette glace.
Mon lot n’est que douleur" mon lot n’est que malheur
Que n’eus-je pu rester" en ma natale ville
Tolède aux blancs merlons" sur le Tage écumant
Tolède qu’à jamais" de mes yeux ne verrai.
La brume sur la Seine" engourdit mon esprit.
La diffuse lueur" du ciel gris parisien
Ne peut revigorer" mon âme ankylosée
Qu’embrasait de ses feux" le soleil andalou.
Jamais ô plus jamais" je ne contemplerai
Les palmiers épanouis" dans l’azur flamboyant
Les oliviers trapus" les amandiers graciles
Dont pétales au vent" brillent en nuées blanches
Comme flocons neigeux" sur les prés neustriens.

*

Le palais m’effarouche" en ce lugubre soir.
Le corridor m’effraie" le salon m’épouvante.
La ténébreuse alcôve" aux rideaux noirs m’angoisse.
Quel forfait peut ourdir" cette innommable femme?
La main qui me sacra" je le crains' m’occira.
J’étouffe' ô Dieu j’étouffe" en ce palais sévère.
Je sens planer partout" le danger' la menace.
Poignard' poison' lacet? que sais-je encor hélas?
Quelque sicaire ici" n’est-il pas embusqué?
Ne vois-je une ombre là" m’épiant dans l’encoignure?
N’entends-je un cliquetis" venant de l’embrasure?
Veut-on m’intimider? veut-on m’éliminer?
Reverrai-je au matin" l’aube ou la nuit sans fond?
Puisqu’il en est ainsi" disposez de ma vie
Seigneur vous que je prie" mais qui ne répondez.
Je vais bientôt m’étendre" en ma fatale couche.
Mon lit sera tombeau" mes draps seront linceul.
Je ne puis échapper" au destin qui m’attend.

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ÉCRITURE EUPHONIQUE PAR LA PRATIQUE