AR-MEN

Poème épique de Claude Ferrandeix évoquant le phare Ar-Men' la côte de la Bretagne' le Raz' l’île de Sein' l’Océan Atlantique' les naufrages' et tous les phares depuis le Portugal jusqu’en Angleterre.


La mer' le vent' l’espace" indistinct' infini
Gouffre uniforme' informe" enfer mouvant' changeant
Vert-de-gris' lie-de-vin' l’onde versicolore
Fluant' fuyant' glissant" fougueuse' impétueuse.
La mer' le vent' l’éther" soufflant' sifflant' hurlant
Sans jamais s’épuiser" jamais s’amenuiser.
Ni vaisseau' ni récif" au sein de ce chaos.
Seuls passent les courants" glissements' gonflements
Descendant' remontant" vertigineux' furieux.
L’on croirait qu’en ce lieu" nébuleux' vaporeux
Le Réel incertain" se dissout au Néant
La Création fragile" en débris se réduit
La géante planète" en plasma se résorbe.
La mer' désert liquide" ergs' aquatiques dunes
Dont les mobiles grains" sont gouttes s’épanchant.
La mer' champ de volcans" versant d’algides cheires
Monts effrayants' sierras" se déjetant' roulant
Formidables saillies" dont la crête s’érige
Couronnée par l’écume" ainsi que neige blanche.
Par le vent déplacé" le sommet' l’éminence
L’instant suivant devient" creux' dépression' canyon
Sans répit ressurgi" sans repos aplani.

Cependant apparaît" dans le mouvant magma
Dressée dans les nuées" une colonne' un fût
Pieu' formidable pic" tronc coupé' sectionné
Corps du frène Ygdrasill" qui supporte Midgard
Caliburne enfichée" par le roi légendaire
Cou spumeux de serpent" dans le brouillard épais
Dernier donjon debout" du fortin Continent
Mât de blocs minéraux" sans vergue ni voilure
Qu’un bâtiment terrèque" en ce roc échoua.
Solidité compacte" au sein des fluidités
Seul point de fixité" sur l’instabilité
Seul rigide élément" de verticalité
Brisant effrontément" l’horizontalité.
Parmi remous' vortex" girations' convulsions
Dans ce déchaînement" ce tourbillonnement
Dans ces vélocités" seule immobilité
Seule stabilité" seule équanimité.

C’est l’infrangible Ar-Men" phare unique et mythique.

La houle déferlant" encercle son assise
La brume s’élampant" enveloppe son faîte.
Malgré cieux' malgré flots" contre lui se liguant
Toujours son corps s’élève" insensible colosse.

*

Autour' océan' continent' bancs granitiques.
Là-bas' vers l’ouest' au bord" de la Chaussée terrible
Terre au Bout du Monde" une morne étendue.
Là-bas' de Beg ar Gwin" à Plas ar Skoul' nue' plate
Sein' chaos de rochers" confusion de récifs
Rêve incertain surgi" de l’imagination
Mirage façonné" par la brume et l’écume.
Sein' la solitaire île" isolée' délaissée
Qui n’a source ni ru" hors ses puits d’eau saumâtre
Qui n’a champs ni prairies" hors celles des fucus.
Là-bas' chevaux ni bœufs" n’entraînent la charrue
Mais serrant le manchon" la rude malitorne
Pousse en avant le soc" dans l’arène infertile.
Nul breuil ne peut fournir" la bûche des foyers
Mais le goémon brûle" en tourbillons bleutés.
Le beffroi terrassée" par le vent perpétuel
Semble un sépulcre bas" abritant les vivants.
Les écueils nus' saillants" sont digue naturelle
Que bat incessamment" la diluvienne bruine.
C’est ici le refuge" oasis des prêtresses
Veillant la nécropole" où reposent les druides.
C’est ici l’univers" des parias' des maudits
Le sol des naufragés" et des aventuriers.
Les hommes sont en mer" livrés à l’ouragan.
Dans leurs paniers d’osier" les Sénanes rapportent
Pour toute fenaison" la gélatineuse algue
La brune laminaire" exsudant iode et soude.
L’ingénieux habitant" s’active dès l’aurore.
Les casiers tubuleux" de galets sont lestés
Munis de leurs appâts" jetés dans le courant.
Bientôt sont ramenées" araignées' langoustines.
Pendant les mortes-eaux" la palangre est plongée
Capturant sur le fond" raies' soles et limandes.
Placé dans l’andillou" le congre est desséché.
Dès l’aube à la criée" le mareyeur achète
Lieus' dorades et thons" mulets et maquereaux.
Le courageux pêcheur" accomplit sa besogne
Mais parfois il devient" le dépeceur d’épaves
Lorsqu’un riche navire" en sa misère échoue.
Sa masure indigente" en palais se transforme.
La carène est linteau" lit' portes et fenêtres
La membrure est chevron" la quille est une poutre
La voile est drap' van' braies' couverture ou corsage.
Cordages et gréements" sont rênes pour chevaux.
La paysanne porte" une robe en satin
Mieux qu’une aristocrate" est parée de joyaux.

Vers l’Est encor' là-bas" le Raz' l’extrême pointe
Carcasse granitique" épave minérale
Fantomatique image" apparaissant au loin
Comme un songe émergé" des nébulosités.
Là-bas' le Cap-Sizun" démembré' déchiré
La pointe Saint Matthieu" ce bastion formidable
Puis le Cap de la Chèvre" et ses hautes falaises.
Dans ce lieu' terre et mer" indissolublement
Sont mêlées' imbriquées" pénétrées' intriquées.
Les rocs sont meurtriers" la vague est assassine.
L’étale du jusant" puis l’étale du flux
De période en période" égratignent la côte.
L’onde tumultueuse" ouvrière inlassable
Fouit' creuse et corrode' affouille' érode et taraude.
Le vent rugit' mugit" la vague mord' lacère.
Bataille titanesque" où viennent s’affronter
Le mouvant océan" le ferme continent
La solide Armorique" au fongueux Atlantique.
Lentement s’accomplit" au long des millénaires
La minime abrasion" qui devient destruction.
Là' jonchant le rivage" éparpillés' rompus
Des monceaux' débris' déchets' reliefs monstrueux.
Ces branchages cintrés" sont coques disloquées
Ces galets arrondis" sont crânes fracassés.
Le maritime ossuaire" étale ses dépouilles
L’étrave et le fémur" la quille et le sternum.
Pêle-mêle' os et bois" le haillon' le cordage.
Là gisent les joyaux" ornements des beautés
Que l’indifférent flot" dans le Néant plongea.
L’humaine vanité" par la mer humiliée
Se dévoile indécente" à notre œil incrédule.
Combien de bâtiments" dans cette baie sombrèrent
Défoncés' déchirés" par les rochers perfides?
Le Parker' le Peggy' la Sarah' la Sally
Tous perdus' corps et biens" matelots' passagers
Le Cheval-Marin' L’Écho' le Duc de Choiseul
Tous perdus' corps et biens" matelots' passagers
Le Rébecca' le Saint-Alexis' l’Iroquois
Tous perdus' corps et biens" matelots' passagers
Le Convenoor' le Saint Denis' la Marie-Jeanne
Tous perdus' corps et biens" matelots' passagers.
Malheur au marinier" s’aventurant ici
Quand la diffuse lune" a dépassé le quart.
Malheur au nautonier" qui voit Gorve Bella.
Combien de trépassés" gisent dans ce tombeau
Trafiquants' voyageurs' soldats' héros' manants
Rêvant de gloire ou d’or" imaginant leur vie
Sous de nouveaux climats" de nouvelles étoiles
Mais qu’attendait ici" dans les sournois récifs
La cruelle Camarde" à l’innommable face.
Là' sous le manteau glauque" invisible s’érige
La Chaussée de Sein' herse" échine formidable
Marine chausse-trape" où viennent s’empaler
Cargos et paquebots" joignant le port de Brest.
Le hardi capitaine" a quitté son mouillage
Confiant dans son vaisseau" de quatre-vingts tonneaux
Mais voici la tempête" et voici les brisants
Puis le naufrage' horreur" qui précipite en mer
La femme avec l’enfant" le mousse et l’officier.
Le navire avarié" cependant par miracle
Sur le sable s’échoue. La Mort est évitée.
Le rescapé croit voir" la fin de ses tourments
Sur la rive l’attend" la horde sans visage
Les capistes pilleurs" de vaisseaux disloqués.
Les diables de la mer" s’élancent vers l’épave
Pillent la cargaison" détroussent les victimes.

Sur la pointe érigée" la Vierge granitique
Symbole pieux cerné" par l’’essaim démoniaque
Dispense une prière" aux marins disparus.
Son regard douloureux" contemple amèrement
Les bâtiments plongeant" dans l’enfer de Plogoff.

*
Le soleil déclinant" embrase l’horizon.
La masse rougeoyante" au sein des flots s’abîme.
C’est l’heure où l’esprit noir" cogne aux portes fermées
Pour quérir les gabiers" que désigna la Parque
La triste heure où la brume" étend perfidement
Ses mobiles filets" dérobant les écueils.
Sur le faîte élevé" du gigantesque phare
Soudainement paraît" une ombre énigmatique
Dans sa prison de verre" émergeant des nuées
Tel un aigle farouche" en son aire isolée.

C’est le gardien fidèle" à son poste rivé.

C’est lui dont le pouvoir" peut ouvrir et fermer
Le cyclopéen œil" du monstre minéral.
Son visage embruni" ravagé par le sel
Tanné par le soleil" buriné par le vent
Des rudes agressions" conserve les stigmates.
Son iris pair' gris-bleu" paraît décoloré
D’avoir tant reflété" la vide immensité.
La vague a délavé" sa blanchissante barbe
La tempête éraillé" ses grisonnants sourcils.
Commandeur insensé" des hordes écumantes
L’on ne pourrait savoir" s’il est ange ou démon
S’il rit avec le diable" ou s’il prie le Seigneur
S’il maudit Lucifer" ou blasphème Jésus.
Depuis qu’il a quitté" le ferme continent
Son corps s’est transformé" s’est métamorphosé
Devenant lentement" à l’image du phare.
Ses deux jambes unies" sont maintenant pilier
Sa prunelle est mobile" ainsi qu’un sémaphore.
Sans répit' sans repos" il veille' imperturbable
Sans jamais se lasser" de scruter l’horizon
Figé tel un écueil" ennemi fraternel.
Comme un prêtre il maintient" contre les éléments
La perennante flamme" à son dieu consacrée.
Son royaume est l’éther" son domaine est l’espace
Que hante la mouette" impavide compagne.
Dix ans qu’il est ici" jour et nuit' nuit et jour
Capitaine impuissant" d’un navire amarré.
Courageux' héroïque" il subit les caprices
Du ciel et de la mer" des saisons' des marées.
Son humeur se conforme" à l’océan fantasque
Du printemps à l’hiver" et de l’aube au couchant.
Quand il est aplani" sous le soleil riant
Son visage est radieux" son regard est serein.
Lorsqu’il est coléreux" sous l’irradiante foudre
Ses cheveux hérissés" dans le vent s’ébouriffent
D’effroyables rictus" lui déforment la face
Les farouches éclairs" de ses pupilles fusent.
Quand la brume engloutit" les sinistres écueils
Dans le silence blanc" confondant môle et roc
Sa face devient blême" exsangue' énigmatique.
Parfois' son esprit songe" aux combats héroïques
La tornade assaillant" la frêle architecture
Les volets arrachés" les hublots défoncés
L’escalier devenu" ruisseau' torrent fougueux
L’édifice en danger" qui vibre et qui se courbe.
Tiendra-t-il sous le choc" ou va-t-il s’abîmer?
Dans cet assaut violent" cette mêlée furieuse
Le Feu' la Terre unis" parviendront-ils à vaincre
L’Air et l’Eau se liguant" pour les annihiler?
Pourtant nulle frayeur" ne se lit en ses traits.
Pense-t-il' impassible" à ses maudits confrères
L’un devenu dément" se jetant sur les rocs
L’autre' encor' aveuglé" par sa lanterne en feu
Le troisième emporté" par une déferlante
Certains mourant de faim" de froid' de solitude.
Jadis' vers Southampton" s’élevait un grand phare
Qui' la nuitée durant" essuya la tempête.
Ce ne fut au matin" qu’un souvenir lointain
Quelques moellons gisant" au milieu des écueils.
De son vaillant gardien" l’on ne put retrouver
Que des os disloqués" sur les rochers sanglants.
Mais' lui' vigie d’Ar-Men" qui ne connaît la peur
Ni Mort et ni folie" ne tourmentent son âme.

Quand la mer le permet" un rafiot téméraire
S’approchant du Rocher" lui porte sa provende.
Le marin du canot" évitant le regard
De ce monstre inhumain" lui jette sa pitance
Brouet de congre maigre" ou purée d’araignée
Poisson pour le gardien" pétrole pour le phare.
Le réservoir est plein" mal garni le cellier
Car le phare est gourmand" lors que l’homme est frugal.
Rien de plus ne l’agrée" tandis qu’il se nourrit
D’infini' de grandeur" au long des jours sans fin?

Ses jambes sont clouées" mais son esprit s’évade.
Le voici cormoran" qui plane dans la brise
Parmi les macareux" parmi les fous' pluviers
Sur la falaise abrupte" hurlant sous la rafale.
Sans mouvoir pieds ni mains" il court' bondit' s’envole.
Tel un vaisseau rapide" il glisse à travers l’onde.
Malgré la cage étroite" où son corps est fermé
Le voici voyageant" dans toute la Bretagne.
Sur le quai de l’Odet" il marche dans Quimper
Le voici qui rejoint" Nante aux parcs ombragés
Concarneau' cité bleue" sur un écueil bâtie
Plougastel-Daoulas" arborant son calvaire
La haute Saint-Malo" qu’habitent les corsaires
Vanne au fond de son golfe" aux trois cent quarante îles
Puis le voilà dans' Brest" Lorient' dans Saint-Brieuc.
La maritime vie" pénètre en sa pensée
Les vaisseaux protégés" dans la tranquille rade
Comme des goélands" dans le nid protecteur
Les hauturiers en mer" éployant le grand foc.
Le voici près du mousse" arpentant les coursives
Puis dans la passerelle" avec le capitaine.
Sans répit' il parcourt" des miles et des miles.
Rêve ou réalité" par les nuits de sabbat
Son œil croit deviner" des êtres fantastiques
Mirage condensé" par la bruine ou la vague
Fruit de l’imaginaire" où se meut son esprit
Nourri par le récit" d’effrayantes légendes?
C’est ainsi qu’il a vu" les barques chargées d’âmes
Le soir appareiller" vers une île inconnue
Quand sonne They-Ar-Raz" la chapelle sans cloche.
Son oreille a perçu" des profondeurs montant
Le carillon prochain" d’Ys' la ville évanouie
La mythique cité" le pays de Gradlon
Dont la volage fille" irrita l’Éternel.
Quand l’obscurité règne" et que tout se confond
Quand le phare englouti" mugit lugubrement
Tel un géant blessé" dans les rets de la brume
Ses lèvres s’entrouvrant" sur le gouffre murmurent
«Du Heol. A Sklerijenn Kargit' Hor Sperejou»

Les transis bigoudens" sur la côte lointaine
Contemplant sur la mer" sa tragique silhouette
Se demandaient parfois" effarés' terrifiés
Quel humain démoniaque" ainsi peut se complaire
Dans sa geôle céleste" au milieu des nuages.

*

Cependant sur le Raz" la pénombre s’amasse.
Quelques goémoniers" dans la baie vers Audierne
Laissent encor monter" la fumée bleue des fours.
L’on entend faiblement" le beffroi de Beuzec.
C’est l’heure où le gardien" qui veille sur la Roche
Tel un dieu créateur" allumant un soleil
Va déclencher soudain" l’émission du faisceau.
Près de lui' miroitant" la magique lanterne
L’ommatidie géante" aux lames concentriques
L’œil merveilleux d’acier" de cuivre et de cristal
D’où reluit' mystérieux" l’iridescent mercure
L’invention de Fresnel" qui' Prométhée moderne
Sut dérober aux dieux" le secret des photons.
Sa main déjà s’étend" lentement' calmement.
Puis il reste en suspend" comme pour savourer
Sa puissance héroïque" unique et solitaire.
C’est l’instant solennel" c’est le sublime instant
Par lequel un seul geste" embrase l’océan.
C’est fait' son bras d’un coup" presse l’interrupteur.
Filament' réflecteur" catoptiques lentilles
Focalisent rayons" convergent radiations.
L’aveuglante lumière" à l’horizon fulgure.
Spectacle féerique" irréel' fantastique.
La giration franchit" l’immensité nocturne.
Chaque degré parcourt" un secteur angulaire
Dix' vingt' cinquante fois" cent' mille fois dans la nuit.
Celui qui fit jaillir" cette clarté soudaine
Le cœur gonflé d’orgueil" contemple son ouvrage.
Son visage infernal" par un enchantement
D’un sourire angélique" un instant s’illumine.

Bientôt' là-bas' là-bas" vers le Sud' vers le Nord
S’allume lentement" le chapelet des phares.
La Jument' Nividic" vers Ouessant la rocheuse.
Tevennec le fatal" vers les récifs du Van
Le Stiff' immaculé' Grand Léjon' rouge et blanc
Men ar C’ha' noir et jaune" Ar Croac’h' tour carrée.
Vers le chenal du Four" le Faix' les Pierres Noires.
Vers Plouguerneau' la Vierge" au fût gris élégant.
Tour aveugle' Ar Gui-Veur" dogue flairant la brume.
Cordouan le superbe" édifice baroque
Sur le sable mouvant" de l’instable Gironde.
Vers le Nord' vers le Sud" Burnham sur pilotis
Dover' octogonal" sur les rives d’Albion.
Vers Plymouth' Eddystone" aux granitiques blocs
Fenit sur un îlot" dans la baie de Tralee
Machichaco' l’immenser" à l’énorme lanterne
Guia' Cabo raso" Cascais' près de Lisbonne
Vigies du Continent" cyclopéen troupeau
Campanils' châteaux' minéraux mats' donjons' temples
Maritimes pyrées" dont le prêtre-officiant
Maintient le sacré feu" contre l’eau subversive.
Dès que le jour faiblit" à l’horizon blafard
Les pinceaux lumineux" entament leur ballet.
Secteurs blancs' rouge ou vert" clignotants' continus.
Chacun balayant l’onde" émet son clair message

«Nous sommes les sauveurs" du navire égaré
Nous guidons vers le port" le vaisseau détourné.
Découvrant notre flamme" au sein des flots mouvants
Le capitaine anxieux" qui maniait vainement
Carte et compas' sextant" cherchait en vain l’étoile
Reprend la route sûre" évite les écueils.
Bras de l’Amirauté" qui brise les tempêtes
Surpassant Tradition" par la Science nous sommes
Le Progrès victorieux" qui soumet les Ténèbres»

Et l’avide Sénan" dépeçeur de vaisseaux
Brandissant dans les rocs" un fanal inutile
Désappointé' maudit" le phare illuminé.

La Saga de l’Univers - Claude Fernandez - Éditions Sol’Air - © Éditions Sol’Air - 2007