AETERNITAS

Poème épique de Claude Ferrandeix évoquant la destinée de la Vie dans l’Univers, l’antagonisme entre conscience et Existence.


L’Homme près du Soleil" essaime ses vaisseaux.
Les spatiales stations" de planète en planète
Colonisent partout" l’astrale immensité.
L’inerte matériau" des globes séléniens
Devient de proche en proche" amas organisé
Matière intelligente" agencement pensant.
Puis la vie se propage" aux proximaux systèmes
S’intégrant' s’agrégeant" en complexes réseaux
Joignant multiples vies" dans le cosmique champ.
La Galaxie devient" sensible hyperstructure
Plexus multivalent" ubiquiste' omniscient.
Fusionnant' assemblant" ses milliards de liaisons
De microprocesseurs" neuronales synapses
Mobilisant' déployant' lançant' transmettant
Ses trilliards de signaux" de programmes et codes
Ses quintilliards d’influx" dans ses lacis d’axones
Toujours il tentera" de percer le Mystère
L’obscur secret de l’Être" occulte' impénétrable
Mais sa lucidité" sa raison dialectique
Ne résoudront jamais" l’originelle Énigme.
C’est alors qu’atteignant" la Vérité suprême
Dans le vide infini" sa voix céleste clame
«L’Existence est Erreur" sans but et sans dessein
Qui ne peut ne pas être" et ne peut disparaître
Sans début et sans fin" sempiternellement
Comme dit le grand Sage" au bord du golfe ancien.
La Vie n’est que malheur" sinistre cauchemar
Déchéance étouffante" ignoble' insupportable.
Son épanouissement" sa perpétuation
Ne peuvent justifier" que la moindre souffrance
Ne ternisse un instant" l’ingénuité d’un être
Le Mal' c’est la Matière" et la Néguentropie
Qui peuvent résulter" par loi de sélection.
Nous devons supprimer" les îlots structurés
Qui puissent ressentir" en leur sein la douleur»
C’est ainsi que décide" en consumant les Mondes
Le robot destructeur" moral thanatosophe.
Ne se pourrait-il pas" que la conscience fût
Par autorésorption" limite insurpassable
Car il n’est d’argument" justifiant la survie?
La pensée réflexive" est métastable état
Labile anomalie" transitoire équilibre.

L’Homme est enseveli" par l’immense Univers.
Celui qui se croyait" immortel' invincible
N’est même un souvenir" dans le temps évanoui.

Bientôt les galaxies" ralentissent leur course
La récession commence" engloutissant les mondes.

L’Univers infini' devient bluette infime.

La Saga de l’Univers - Claude Fernandez - Éditions Sol’Air - © Éditions Sol’Air - 2007