Poème épique de Claude Ferrandeix évoquant sur le mode sarcastique une contestation de la musique rock et de la musique pop.
Cheveux peints d’acrylique" et de mercurochrome
Des forcenés furieux" braillent dans un micro.
Sur la scène alentour" pacotille et strass' flashs
Déclenchent l’hystérie" des fans hypnotisés.
Thalie' version moderne" exulte et se défonce
Gesticulant' hurlant' gueulant' s’égosillant.
Ne s’agirait-il pas" de Primitifs dressés
Que présente au public" un numéro de cirque?
Décibels garantis" record pulvérisé.
N’est-ce une mascarade" un hilarant concert
De poëles cabossées" casseroles percées
Que frappent bruyamment" baguettes ou balais?
Ne croirait-on pas là" parfaite panoplie
De bonne cuisinière" ou bien de ménagère?
La guitare évoquant" les chaudes nuits d’Espagne
Quand montent les parfums" d’orangers et de myrtes
Sur les bords du Génil" ou du Guadalquivir
Se transforme' électrique" en instrument couineur.
Qu’ont-ils à partager? Que veulent-ils nous dire?
Négation' rébellion" refus' protestation
Contre l’Art et le Beau" la Civilisation?
Culte' apologie' désir' glorification
De violence gratuite" et laideur inutile
Consacrant l’anarchie" la destruction' la Mort?
Liturgie satanique" ou messe maléfique?
Ne faudrait-il un Freud" pour les analyser?
Le mélomane fuit" ces déments pitoyables
Mais le cynique esprit" les contemplant' ravi
Jouit au second degré" de leur humiliation.
La Saga de l’Univers - Claude Fernandez - Éditions Sol’Air - © Éditions Sol’Air - 2007