PAX ROMANA

Poème épique de Claude Ferrandeix évoquant la Pax romana, le limes protégeant Rome contre laes Barbares.


Ô Rome universelle" ô Rome souveraine
Maîtresse des cités" protectrice des peuples.

Tes voies s’en vont au loin" du centre à l’infini
Via Latina" via Emilia via Flaminia
Vers l’Est ou bien vers l’Ouest" vers le Sud ou le Nord
De vicus en vicus" d’un municipe à l’autre
Coupant centuriations" domaines et provinces.
Les pays sont liés" en un vaste filet
Dont les quadrivii" sont nœuds et liens solides
Marqués par un miliaire" ainsi qu’un factionnaire.
Dans les intersections" les carrefours' péages
Se croisent les soldats" rejoignant les cohortes
Les equites' les rhedas' les carrucae
De relais en relais" transmettant leurs messages.
Les jantes en airain" sur le pavé circulent
Dans le choc des sabots" et les cris des auriges
Via Aurelia' via Cassia' via Augustina.

Elles sont les rayons" de l’étoile romaine
Les veines qui charrient" au cœur de la patrie
Le sang vif des légions" dans sa terrèque chair
Via Egnatia' Via Domitia' Via Augusta.
Sous l’ardente chaleur" sous la neige elles vont
Dans le brûlant désert" dans la steppe glaciale.
Par les monts elles vont" par les vallées' coteaux
Par la dense forêt" l’arène désolée
Pour témoigner qu’un jour" des Latins les bâtirent.
Via Salaria' via Limania' via Trajana.

Là-bas près des limes" où disparaît le Monde
Sans répit escadrons" manipules patrouillent.
Là-bas' dans les bastions" les guetteurs attentifs
Ces terrestres vigies" sur le vaisseau de l’Ordre
Qui dérive sans fin" sur l’océan barbare
Sondent l’espace immense" aux confins ténébreux
L’hiver' l’été' matin' soir' inlassablement
Sous le soleil ardent" sous la pâle torchère.
Limes' frontière et barrière' enceinte et rempart
De Bretagne en Parthie" de Crète en Arménie
Déployant ses remblais" ses rampes et talus
Ses maillons' son réseau" de longs retranchements
Hérissé de fortins' forts' castella' burgi
Protégé par les voies" les circonvallations
Fossés' glacis' tours de guet' môles stratégiques
De Grèce en Galatie" d’Égypte en Carmanie.
Limes' dernier bastion" de l’Esprit lumineux
Face à la Nuit sans borne" à l’informe Chaos.
Les Primitifs là-bas" comme animaux ignorent
La Civilisation" flambeau de la Noblesse.
Bientôt les soumettra" l’énergie des légions.
Les indignes tribus" seront au loin chassées.
Les peuples avisés" respectant la Beauté
S’uniront à nos fils" dans la patrie commune
Pour la grande concorde" œcuménique' unique.
Monde' ô parchemin vaste" où chaque insigne inscrit
Le message martial" des senatus-consultes
Dont sièges et combats" sont lettres signifiantes.
Lui-même l’Ébranleur" n’arrête la conquête.
Mare nostrum' tu n’as" ô Méditerranée
De rive où l’on aborde" une terre inconnue
De province où ne flotte" une aigle victorieuse.

Pendant que les soldats" surveillent sur les tours
Que prêteurs' centurions' questeurs' légats' tribuns
Contiennent sans répit" l’effroyable hydre Guerre
Le soc dispensateur" au lieu du glaive brille
Le paisible fermier" disperse la semence
Dans les villas gaiement" les jouvencelles tissent
Les matrones chantant" pétrissent la farine.
La truie Fertilité" mord la hyène Misère.
Le rayonnant Hélios" et Jupiter s’entraident
Pour nourrir les sillons" fécondés par Cérès.
Vénus' Vesta' Minerve" ont supplanté Bellone.

Ô Rome universelle" ô Rome souveraine
Maîtresse des cités" protectrice des peuples.

La Saga de l’Univers - Claude Fernandez - Éditions Sol’Air - Éditions Sol’Air - 2007